Quelle impression peut avoir un visiteur mettant les
pieds en Chine pour la première fois, lorsque dès son arrivée
à l'aéroport il découvre avec stupéfaction
une partie de la population crachant à qui mieux mieux sans se soucier
des nombreux passants qui l'entourent? Tout étranger ayant visité
la Chine ou y ayant séjourné est resté stupéfait
devant le spectacle de ces gens en apparence tout à fait normaux,
et qui soudainement émettent un bruit horriblement caractéristique
avec leur gorge, avant d'en extirper bruyamment tout ce que leur raclement
de gorge aura pu rassembler.
Contrairement aux cracheurs européens ou asiatiques, les cracheurs
chinois font systématiquement précéder leur crachat
d'un puissant raclement de gorge, qui ne manque pas de faire sursauter quiconque
aspire au calme et au silence. Sans raclement de gorge, le crachat est
en effet insipide, sec et inutile. Cette exception chinoise est suffisamment
remarquable pour que de nombreuses personnes, chinoises et étrangères,
s'en offusquent et estiment devoir combattre ce fléau d'un autre
âge. C'est ainsi qu'a germé dans l'esprit de l'auteur de ce
site l'idée de fédérer autour de lui toutes les personnes
de bonne volonté souhaitant lutter contre les rots, les raclements
de gorge et les crachats. L'Association Anti Rots, Raclements et Crachats
en Chine est ainsi née. Pourquoi également les rots, mais
pas les vomissements? Pour de simples questions d'initiales: le sigle A.A.R.R.C.C.
(prononcer aarrrrkkkhhhhh, comme un raclement de gorge) est trop parfait
pour être modifié. Enlever un "R" ou ajouter un "V" affaiblirait
le sigle de l'Association, son essence, et sa capacité de combat.
Qu'il soit bien entendu que le but de cette Association n'est aucunement
xénophobe et ne vise pas la population chinoise dans son ensemble.
Bien au contraire, la culture de ce peuple est trop raffinée et ancienne,
pour être salie par le spectacle affligeant d'une partie de la population
dénuée du savoir-vivre le plus élémentaire.
Certains estiment cependant qu'il s'agit là d'un fait culturel qui
n'a pas à être combattu et qui doit être toléré.
Et pourtant, de nombreux chinois, y compris parfois au plus haut niveau de
l'Etat, estiment devoir lutter contre ce phénomène. La visite
d'un chef d'Etat étranger dans une des grandes métropoles chinoises
est souvent précédée d'une campagne de prévention
contre les crachats. Les chinois éduqués - qui sont de plus
en plus nombreux et importants - reconnaissent que la pratique du raclement
de gorge et du crachat nuit à l'image de leurs concitoyens. L'argument
hygiénique est également souvent mis en avant pour tenter d'endiguer
ce fléau. Nul besoin d'être médecin pour se douter que
ces effusions salivaires portent atteinte à la santé publique.
Cela a enfin été reconnu ouvertement lors de l'épidémie
de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) qui a frappé
la Chine au premier semestre 2003. Il a été demandé
à la population de ne plus cracher n'importe où, afin d'épargner
la santé des passants. Cela n'a bien entendu eu aucun effet, et seule
une politique contraignante et volontariste sera à même d'endiguer
le fléau. Les britanniques ont eu besoin d'un siècle entier
pour éradiquer le raclement de gorge et le crachat de leur ex- colonie
de Hong Kong. Mais le résultat est là: à Hong Kong,
on ne crache plus du tout, ce qui est un cas unique en Chine. Le bien fondé
de l'Association n'est donc pas à remettre en cause.
Comme cela est précisé dans
les
Statuts de l'Association, tout le monde, chinois ou étranger,
est le bienvenu au sein de l'Association. Les adhérents ont le choix
entre le statut de membre sympathisant et celui de membre actif. Ces derniers
s'engagent à agir concrètement contre les rots, raclements
et crachats, en manifestant leur désapprobation lorsqu'ils rencontrent
un cas dans un lieu public. Certains objecteront peut-être qu'agir
ainsi revient à faire perdre la face au cracheur racleur, ce qui
en Chine ne se fait pas. Le concept de face est parfaitement respectable
et, soi-dit en passant, n'a rien de typiquement chinois, mais il est important
de ne pas être inhibé lorsqu'il s'agit de condamner ce qui
est incontestablement condamnable. Certains modes de pensée, comportement
surprenants voire agaçants peuvent déconcerter les étrangers,
comme les chinois, et ils procèdent effectivement d'un phénomène
culturel qu'il serait déplacé d'affronter frontalement.
Dans ce contexte, la notion de face prend toute sa dimension, et il serait
malvenu - surtout de la part d'un étranger - de faire perdre la
face à quiconque ne se conforme pas à des concepts comportementaux
occidentaux qui n'ont rien d'universels. Mais le raclement de gorge et
le crachat ne sont pas un phénomène culturel! Il s'agit uniquement
d'un manque de savoir vivre, qui en Chine se manifeste bruyamment et salement.
En Occident, le manque de savoir-vivre se manifeste différemment
et doit être également combattu. Pour prendre l'exemple de
la France, la profusion de déjections canines dans les rues françaises
choque, à raison, de nombreux étrangers et les français
non pollueurs devraient être les premiers à s'élever
vigoureusement contre ce phénomène. Pour en revenir à
la Chine et à ses crachats, il ne faut pas perdre de vue que le cracheur
racleur fait perdre la face à ses compatriotes, et qu'il n'y a donc
pas à le ménager. Certains comportements choquants peuvent
paraître naturels à quiconque ne s'est jamais entendu dire
qu'ils étaient condamnables, et le faire remarquer peut donc avoir
un effet salutaire.
L'A.A.R.R.C.C. est aujourd'hui embryonnaire et ne compte qu'une poignée
de membres. Son fonctionnement normal prévu par les Statuts n'est
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qui joue le rôle de président, fondateur, comité directeur
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