page d'accueil A.A.R.R.C.C.

La foire aux questions (FAQ) de l'A.A.R.R.C.C.

Les rumeurs les plus folles, et les explications les plus farfelues circulent autour du phénomène des crachats et raclements de gorge. Cette rubrique a vocation à démonter certaines idées reçues et à faire le point sur les connaissances les plus actualisées en la matière.

Question:
Est-il exact qu'il est impossible pour de nombreux chinois de se retenir de cracher?

Réponse:

C'est faux. Et cela se démontre à partir d'un exemple aisément vérifiable. Comme vous avez peut-être pu le lire en parcourant ce site, il est recommandé de ne pas cracher dans certains lieux, et notamment dans le métro de Shanghai, comme cela est abondamment rappelé par des panneaux indicateurs (pour plus d'explications, voir la rubrique sur le scandale des fausses interdictions de cracher ). Il faut bien reconnaître que cette recommandation est relativement bien suivie et qu'il est rare (mais cela arrive quand même de temps en temps) de voir quelqu'un cracher à l'intérieur d'une station de métro. Le temps moyen passé dans le réseau du métro de Shanghai pour chaque voyage est d'environ 25 minutes (15 minutes de trajet, 5 minutes d'attente, et 5 minutes de déplacement dans les couloirs). Cela signifie que pour l'immense majorité des passagers, il est possible de se retenir de cracher pendant un tel laps de temps. Il ne s'agit-là que d'une moyenne, et pour de nombreux passagers, ce délai peut atteindre plus de 40 minutes, notammnet si le trajet est long ou s'il faut se perdre dans les interminables couloirs de la station Xujiahui ou Renmin Guangchang. Un tel délai est souvent intenable dans la rue, ce qui prouve donc que les passagers du métro font un effort sur eux-mêmes pour ne pas cracher là où il est recommandé de s'abstenir. Certains pourraient objecter que ce sont justement uniquement les non-cracheurs qui prennent le métro: une telle explication ne résiste toutefois pas à l'analyse statistique et heurte le bon sens le plus élémentaire. Or, s'il est possible de se retenir de cracher dans certains endroits, on comprend difficilement pourquoi il ne serait pas possible d'en faire autant n'importe où ailleurs.

Question:
Est-il exact que la pollution dans les villes chinoises est la cause principale des crachats?

Réponse:

C'est faux. Cette hypothèse avancée par certaines personnes ne résiste pas aux réalités historique et géographique. Historiquement tout d'abord, le phénomène des crachats est bien plus ancien que l'industrialisation des villes et cette dernière ne saurait donc en être tenue pour responsable. De nos jours, il suffit de se déplacer en Chine pour se rendre compte que les crachats sont plus nombreux et plus sauvages dans les campagnes que dans les villes. Ce sont donc les zones les moins polluées où l'on crache le plus! De sucroît, des régions où les taux de pollution sont très faibles, comme le Xishuangbanna (province du Yunnan), comptent parmi celles où le taux de crachat est le plus élevé en Chine.

Question:
Le ganmao justifie-t-il le raclement et le crachat?

Réponse:

Non. Le ganmao est cette mystérieuse maladie plus ou moins universelle en Chine, et qui signifie plus ou moins "être enrhumé". Lorsque quelqu'un veut justifier son raclement de gorge et son crachat, ou celui d'un proche, auprès d'un membre de l'A.A.R.R.C.C., il invoque fréquemment le fameux ganmao, qui dédouanerait ainsi l'auteur du raclement. Cette justification est bien entendu inacceptable, et quiconque a déjà été enrhumé ou a eu la gorge prise sait parfaitement que l'on peut traverser cette période désagréable sans racler bruyamment sa gorge et sans cracher n'importe où. Un simple éclaircissement de gorge discret produit le même résultat et est infiniment plus acceptable en public.

Question:
Est-il exact que le raclement et le crachat sont exclusivement le fait des miséreux?

Réponse:

C'est faux. Les élites chinoises se rendant compte de l'effet dévastateur des crachats sur la réputation de la Chine tentent parfois d'attribuer ce phénomène aux seuls paysans pauvres, oubliés de la modernisation. Si effectivement, la propension à cracher semble inversement proportionnelle au niveau d'études et au statut social, les exceptions sont très nombreuses et mettent cette analyse à mal. Les professeurs aussi crachent parfois, de même que des hommes d'affaires ayant a priori toutes les apparences de l'éducation de pointe. Les quartiers d'affaires des grandes métropoles ne sont pas épargnées par les crachats, qui, il est vrai, ont tendance à se concentrer autour des poubelles et des toilettes publiques.

Question:
Est-il socialement correct de cracher dans une poubelle?

Réponse:

Non.Certes le fait de cracher dans une poubelle atténue les conséquences hygiéniques de l'acte, puisqu'à priori la chaussée et les passants seront épargnés par les microbes (mais pas les fouilleurs de poubelle). Mais ce type de crachat est lui aussi toujours précédé d'un féroce raclement de gorge, et le spectacle d'un individu inclinant son visage face à l'ouverture d'une poubelle et viser l'intérieur est tout aussi dégoûtant qu'un simple crachat dans la rue.

Question:
Est-il socialement correct de cracher dans les sacs plastique d'urgence dans les avions?

Réponse:

Non.Quoi qu'en disent certains, cracher dans les sacs à vomis des avions est répugnant. Certes, cela vaut mieux que cracher directement dans l'allée de l'avion, mais pour les passagers innocents, entendre des raclements de gorge à intervalle réguliers et parfois très resserrés est extrêmement désagréable, même si in fine le crachat finit dans un sac plastique.